samedi 7 septembre 2013

Les crossman européens sont en route pour les USA



Le motocross est un sport mondial. La première course a été organisée en Angleterre en 1924. Au fil des années le sport se développe et commence à prendre une grande ampleur en Europe, notamment en France. Quelques années plus tard, le motocross se développe aux États Unis. L'engouement est très important dans ce pays où la mentalité diffère de celle de l'Europe en ce qui concerne les sports mécaniques. En quelques années les États Unis vont devenir la référence en motocross. Les pilotes européens vont alors quitter leur pays pour se rendre dans ce nouveau paradis du motocross. Cet exode va faire réagir l'Europe qui va chercher à combler son retard qu'elle a acquis par rapport aux États-Unis. A l'heure actuelle, la différence entre l'Europe et les États Unis n'a jamais été aussi faible. Cependant, les pilotes continuent de partir aux États-Unis. Pourquoi?


Il existe plusieurs raisons à ces départs. Tout d'abord, nous pouvons citer la raison économique. En Europe les contrats permettant de vivre du motocross sont très rares. Actuellement seuls les sept premiers du championnat du monde peuvent vivre de leur métier. Les autres pilotes doivent payer pour pouvoir participer à ce championnat. Le championnat du monde se déroulant principalement en Europe, la crise économique a beaucoup contribué à cette situation. De ce fait, les États Unis sont devenus pour certains pilotes une solution face aux problèmes économiques européens.
En effet, la fédération  américaine de motocross appelée AMA (American Motorcyclist Association), prévoit des primes beaucoup plus importantes que la fédération Européenne. Lorsque l'AMA fournit des primes pour tous les pilotes participant à leurs courses, l'organisateur du championnat du monde ne donne absolument rien aux pilotes.
L'industrie est donc fleurissante aux États Unis, ce qui pousse les constructeurs et les sponsors  à investir dans le marché américain, en pleine expansion. Les constructeurs peuvent ainsi se payer les meilleurs pilotes mondiaux et américains et es salaires peuvent devenir très importants.

Autre raison de ce départ, la possibilité de vivre le ''rêve américain''. En effet ce pays fait rêver un grand nombre de pilotes et pour cause. Le temps y est idéal pour la moto. Les circuits sont magnifiques et très bien entretenus. Les équipes sont les plus connues et reconnues grâce à leurs titres de champion. Le championnat étant composé des meilleurs pilotes du monde, l'envie de se battre contre eux pour la victoire est aussi une motivation pour partir dans se pays. La reconnaissance est d'autant plus grande quand un pilote étranger parvient à s'imposer hors de ses frontières; sans oublier la possibilité d'être appelé le ''meilleur'' pilote mondial, puisque l'on s'est imposé dans le championnat le plus relevé au monde.

Le départ aux USA peut aussi être motivé par l'envie de construire une nouvelle vie. En effet certains peuvent être démoralisés par des saisons sans résultats ou des blessures à répétition malgré un talent certain, ce qui les empêche de briller en Europe. Ce choix peut donc être synonyme d'un nouveau départ dans leur carrière et dans leur vie en oubliant les échecs du passé.  

Cependant l'attrait des États-Unis n'est pas seulement dû à l'argent et aux raisons sportives. D'un point de vue culturel, notamment dans le monde du motocross, les Américains sont beaucoup plus ouverts à ce sport que les Européens. L'engouement du public aux États-Unis prend une autre dimension. Lors des courses, notamment de supercross, environ 45 000 spectateurs sont présents dans les stades, debout et la main sur le cœur lors de l'hymne américain. Cet engouement n'est pas présent en Europe où les débats environnementaux sont beaucoup plus présents qu’aux États-Unis, où la culture des sports mécaniques est très développée. L'avenir continue d'être vu avec le même engouement pour les sports mécaniques tout en incluant des questions environnementales, qui sont devenues obligatoires à notre époque. Cela pousse donc les pilotes et l'industrie à partir aux État-Unis puisque l'Europe favorise l'environnement et l'écologie, chose compréhensible et naturelle dans le contexte actuel.

Cependant, l'adaptation à cette nouvelle vie peut ne pas être réussie. En effet dès les premiers instants la langue peut poser des soucis. Selon les personnes il s'agira peut être de se perfectionner ou d'apprendre l’anglais. Dans ces ca-là, il est souvent conseillé d'avoir un entourage parlant les deux langues pour réussir. 
    
La culture n'étant pas la même, deux choix principaux se distinguent: s'intégrer à la culture américaine ou garder sa culture. Si l'on choisit de s'intégrer à la culture américaine, on décidera de vivre comme eux. Pour cela il faudra être très ouvert aux gens et faire de nouvelles connaissances. Cependant, il faut garder à l'esprit que l'objectif sportif est prioritaire. Il faut garder une vie sportive et l'hygiène nécessaire à ce sport, même si les plaisirs sont facilement disponibles aux USA. Le fait de rester, malgré des résultats peu concluants, permet de conserver une sérénité financière et de continuer à se faire plaisir dans des conditions avantageuses.

Le deuxième choix possible est de garder sa propre culture, en l'occurrence européenne. Le risque de s'isoler et d'être vu comme diffèrent par les autres est grand. Dans l'histoire du cross on peut voir que les pilotes ayant choisi cette solution ont souvent remporté des championnats et on rempli leurs objectifs. Mais ils sont rentrés par la suite en Europe car ils n'ont pas réussi à s'intégrer à cette culture ou que l'Europe leur manquait. (Jean Michel Bayle, Mickaël Pichon, Christophe Pourcel par exemple).Ce choix est confirmé par Matthieu Lalloz, pilote français parti aux États Unis au début des années 2000. Dans une interview qu'il livre à la revue MX Magazine de février 2012, il donne son avis sur le sujet: ''La mentalité US est très différente de la nôtre et je ne m'y suis jamais fait. Je pense qu'il faut faire exactement ce qu'a fait JMB (Jean Michel Bayle) à l'époque: partir, remplir ses objectifs et rentrer.''

D'un point de vue sportif l'adaptation peut aussi être difficile. Le fait de gagner des championnats en Europe ne signifie pas que l'on va en gagner aux États-Unis. Le championnat est plus relevé et aussi plus long quand Europe. L'entrainement doit donc être diffèrent, notamment pour avoir une meilleure condition physique car les courses de l'été se déroulent sous des températures avoisinant les 40°C.

Nous l'avons vu, les US fascinent encore les pilotes européens. Malgré une amélioration des conditions en Europe, la différence est encore importante entre les deux continents, notamment au niveau des problèmes actuels. D'un point de vue écologique, l'ouverture d'esprit est plus grande aux États-Unis.
Cependant on réfléchit plus actuellement avant de partir dans ce pays qu'il y a dix ans. Les pilotes privilégient une bonne carrière en Europe pour préparer leur éventuelle carrière aux US et ainsi pouvoir rouler dans de bonnes conditions. De plus le potentiel échec reste un frein majeur.

D'un point de vue personnel je pense que les États-Unis restent devant, ce qui encourage à partir. Au niveau des débats actuels que sont l'écologie et l'économie, les US sont plus conciliants.
Pour un pilote qui a les capacités de s'imposer dans ce championnat, le futur se voit de l'autre côté de l'Atlantique. Cependant je pense que l'Europe mérite de poursuivre ce qu'elle entreprend au niveau de l'environnement. Cette question est primordiale pour les années à venir. Mais face au 'rêve' américain que peut faire l'Europe?

Gauthier JEAN

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