Le
motocross est un sport mondial. La première course a été organisée en
Angleterre en 1924. Au fil des années le sport se développe et commence à
prendre une grande ampleur en Europe, notamment en France. Quelques années plus
tard, le motocross se développe aux États Unis. L'engouement est très important
dans ce pays où la mentalité diffère de celle de l'Europe en ce qui concerne
les sports mécaniques. En quelques années les États Unis vont devenir la
référence en motocross. Les pilotes européens vont alors quitter leur pays pour
se rendre dans ce nouveau paradis du motocross. Cet exode va faire réagir
l'Europe qui va chercher à combler son retard qu'elle a acquis par rapport aux
États-Unis. A l'heure actuelle, la différence entre l'Europe et les États Unis
n'a jamais été aussi faible. Cependant, les pilotes continuent de partir aux
États-Unis. Pourquoi?
Il existe plusieurs raisons à ces départs. Tout d'abord, nous pouvons citer la raison économique. En Europe les contrats permettant de vivre du motocross sont très rares. Actuellement seuls les sept premiers du championnat du monde peuvent vivre de leur métier. Les autres pilotes doivent payer pour pouvoir participer à ce championnat. Le championnat du monde se déroulant principalement en Europe, la crise économique a beaucoup contribué à cette situation. De ce fait, les États Unis sont devenus pour certains pilotes une solution face aux problèmes économiques européens. |
En
effet, la fédération américaine de
motocross appelée AMA (American Motorcyclist Association), prévoit des primes
beaucoup plus importantes que la fédération Européenne. Lorsque l'AMA fournit
des primes pour tous les pilotes participant à leurs courses, l'organisateur du
championnat du monde ne donne absolument rien aux pilotes.
L'industrie
est donc fleurissante aux États Unis, ce qui pousse les constructeurs et les
sponsors à investir dans le marché
américain, en pleine expansion. Les constructeurs peuvent ainsi se payer les
meilleurs pilotes mondiaux et américains et es salaires peuvent devenir très
importants.
Autre
raison de ce départ, la possibilité de vivre le ''rêve américain''. En effet ce
pays fait rêver un grand nombre de pilotes et pour cause. Le temps y est idéal
pour la moto. Les circuits sont magnifiques et très bien entretenus. Les
équipes sont les plus connues et reconnues grâce à leurs titres de champion. Le
championnat étant composé des meilleurs pilotes du monde, l'envie de se battre
contre eux pour la victoire est aussi une motivation pour partir dans se pays.
La reconnaissance est d'autant plus grande quand un pilote étranger parvient à
s'imposer hors de ses frontières; sans oublier la possibilité d'être appelé le
''meilleur'' pilote mondial, puisque l'on s'est imposé dans le championnat le
plus relevé au monde.
Le
départ aux USA peut aussi être motivé par l'envie de construire une nouvelle
vie. En effet certains peuvent être démoralisés par des saisons sans résultats
ou des blessures à répétition malgré un talent certain, ce qui les empêche de
briller en Europe. Ce choix peut donc être synonyme d'un nouveau départ dans
leur carrière et dans leur vie en oubliant les échecs du passé.
Cependant
l'attrait des États-Unis n'est pas seulement dû à l'argent et aux raisons
sportives. D'un point de vue culturel, notamment dans le monde du motocross,
les Américains sont beaucoup plus ouverts à ce sport que les Européens.
L'engouement du public aux États-Unis prend une autre dimension. Lors des
courses, notamment de supercross, environ 45 000 spectateurs sont présents dans
les stades, debout et la main sur le cœur lors de l'hymne américain. Cet
engouement n'est pas présent en Europe où les débats environnementaux sont
beaucoup plus présents qu’aux États-Unis, où la culture des sports mécaniques
est très développée. L'avenir continue d'être vu avec le même engouement pour
les sports mécaniques tout en incluant des questions environnementales, qui
sont devenues obligatoires à notre époque. Cela pousse donc les pilotes et
l'industrie à partir aux État-Unis puisque l'Europe favorise l'environnement et
l'écologie, chose compréhensible et naturelle dans le contexte actuel.
Cependant,
l'adaptation à cette nouvelle vie peut ne pas être réussie. En effet dès les
premiers instants la langue peut poser des soucis. Selon les personnes il
s'agira peut être de se perfectionner ou d'apprendre l’anglais. Dans ces ca-là,
il est souvent conseillé d'avoir un entourage parlant les deux langues pour
réussir.
La
culture n'étant pas la même, deux choix principaux se distinguent: s'intégrer à
la culture américaine ou garder sa culture. Si l'on choisit de s'intégrer à la
culture américaine, on décidera de vivre comme eux. Pour cela il faudra être
très ouvert aux gens et faire de nouvelles connaissances. Cependant, il faut
garder à l'esprit que l'objectif sportif est prioritaire. Il faut garder une
vie sportive et l'hygiène nécessaire à ce sport, même si les plaisirs sont
facilement disponibles aux USA. Le fait de rester, malgré des résultats peu
concluants, permet de conserver une sérénité financière et de continuer à se
faire plaisir dans des conditions avantageuses.
Le
deuxième choix possible est de garder sa propre culture, en l'occurrence
européenne. Le risque de s'isoler et d'être vu comme diffèrent par les autres
est grand. Dans l'histoire du cross on peut voir que les pilotes ayant choisi
cette solution ont souvent remporté des championnats et on rempli leurs
objectifs. Mais ils sont rentrés par la suite en Europe car ils n'ont pas
réussi à s'intégrer à cette culture ou que l'Europe leur manquait. (Jean Michel
Bayle, Mickaël Pichon, Christophe Pourcel par exemple).Ce
choix est confirmé par Matthieu Lalloz, pilote français parti aux États Unis au
début des années 2000. Dans une interview qu'il livre à la revue MX Magazine de
février 2012, il donne son avis sur le sujet: ''La mentalité US est très différente de la nôtre et je ne m'y suis
jamais fait. Je pense qu'il faut faire exactement ce qu'a fait JMB (Jean Michel
Bayle) à l'époque: partir, remplir ses objectifs et rentrer.''
D'un
point de vue sportif l'adaptation peut aussi être difficile. Le fait de gagner
des championnats en Europe ne signifie pas que l'on va en gagner aux
États-Unis. Le championnat est plus relevé et aussi plus long quand Europe.
L'entrainement doit donc être diffèrent, notamment pour avoir une meilleure
condition physique car les courses de l'été se déroulent sous des températures
avoisinant les 40°C.
Nous
l'avons vu, les US fascinent encore les pilotes européens. Malgré une
amélioration des conditions en Europe, la différence est encore importante
entre les deux continents, notamment au niveau des problèmes actuels. D'un
point de vue écologique, l'ouverture d'esprit est plus grande aux États-Unis.
Cependant
on réfléchit plus actuellement avant de partir dans ce pays qu'il y a dix ans.
Les pilotes privilégient une bonne carrière en Europe pour préparer leur
éventuelle carrière aux US et ainsi pouvoir rouler dans de bonnes conditions.
De plus le potentiel échec reste un frein majeur.
D'un
point de vue personnel je pense que les États-Unis restent devant, ce qui
encourage à partir. Au niveau des débats actuels que sont l'écologie et
l'économie, les US sont plus conciliants.
Pour
un pilote qui a les capacités de s'imposer dans ce championnat, le futur se
voit de l'autre côté de l'Atlantique. Cependant je pense que l'Europe mérite de
poursuivre ce qu'elle entreprend au niveau de l'environnement. Cette question
est primordiale pour les années à venir. Mais face au 'rêve' américain que peut
faire l'Europe?
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